Gabrielle Lenoir, en noir et blanc
Hello Gabrielle, tu peux te présenter et nous raconter ton parcours scolaire ?
Je m’appelle Gabrielle Lenoir, j’ai 27 ans. Je suis originaire de Créteil en banlieue parisienne, côté Est. J’ai fait mes études là-bas jusqu’au bac. J’ai ensuite passé une année en prépa littéraire (Hypokhâgne) avant de rejoindre une mise à niveau en art appliqué, ce que je voulais vraiment faire. J’ai ensuite intégré l’ESAD d’Orléans, l’école supérieure d’art et de design en me spécialisant en design d’objet et d’espace, puis j’ai réalisé un Diplôme des Métiers d’Art en céramique à Sèvres.
Tu es de suite allée dans une direction artistique, comment tu as su ce que tu voulais faire ?
J’avais un job étudiant à Créteil dans un théâtre qui s’appelle La Mac en tant qu’ouvreuse, ce qui consiste à accueillir et accompagner les spectateurs lors du spectacle. J’assistais à beaucoup de représentations et j’étais émerveillée par les décors ! Je me suis donc projetée sur le design d’espace. Cette sensibilité me vient aussi de ma famille puisque mes parents ont travaillé en tant qu’architectes.
Du design d’espace, peux-tu nous raconter ton chemin vers la céramique ?
Lorsque j’étais en troisième année à l’ESAD d’Orléans, j’ai pu participer à un atelier de céramique dans le cadre d’un projet sur l’art de la table. J’ai adoré ! Ça me changeait des autres cours, du numérique et de la 3D. C’était comme un temps de pause ou je lâchais prise. On nous laissait aussi davantage expérimenter avec la céramique que dans les ateliers avec du bois ou du métal et il y avait moins de contraintes de sécurité. J’ai découvert le modelage et le coulage. J’ai par exemple appris à créer des moules.
Tu t’es installée de suite après l’école ?
Non pas tout de suite. J’ai eu envie d’approfondir ce que je venais d'expérimenter et je me suis réorientée à Sèvres en DMA : un diplôme des Métiers d’Arts en céramique artisanale option numérique. Pendant deux ans, j’ai appris les bases et expérimenté la matière en croisant savoirs faire artisanaux et techniques numériques (logiciel 3D, impression numérique et découpe laser). Je me suis ensuite mise à mon compte et j’ai démarré dans un atelier partagé à Paris qui s’appelle Pottery Hive !
J’y suis restée un an et demi. Puis avec des céramistes rencontrés là-bas et qui sont devenues des amies, nous nous sommes installées ensemble dans le 13e arrondissement et nous avons créé l’atelier Terremoto.
Tu as une esthétique très singulière, où est-ce que tu puises ton inspiration ?
Je fais beaucoup d’expérimentation. Mes premiers objets ont été des tasses et des vases réalisés à partir de la technique du coulage. Je travaillais beaucoup la terre teintée dans la masse et j’ai pu développer une gamme colorée assez large.
Puis je suis naturellement allée vers les coupes. C’est devenu mon objet de prédilection ! J’aime beaucoup dessiner, je remplis plein de carnets avec des illustrations, des motifs floraux. Mes dessins s’inspirent du vivant, du végétal, des planches botaniques, des fresques égyptiennes, du travail pictural d’ Henri Rousseau, de Jean Arp et d’Henri Matisse. Toutes ses inspirations m’ont amenée à créer mon propre langage graphique.
Petit à petit j’ai eu envie de mêler les illustrations à mes formes de coupes. Et j’ai réalisé des pièces plus grandes et en terre chamottée. La texture rugueuse et sableuse comme de la roche me plaît. J’aime le côté brut et irrégulier. Ça me fait aussi penser au grain du papier mâché.
Dans le futur j’aimerais beaucoup créer du mobilier et imaginer avec des architectes et designers des éléments en céramique dans un espace.
Dans 10 ans, comment imagines-tu ta vie ?
Je ne serais sans doute plus à Paris, quelque part plus au vert. Peut-être au bord de la mer. J’adore travailler en groupe mais d’ici là j’aurais sans doute un atelier avec plus d’espace, toute seule qui serait aussi une boutique. Je ne me prends pas trop la tête, j’avance au jour le jour.
Un petit mot sur la collection Gabrielle Lenoir X Minuit Céramique ?
J’ai adoré travailler sur cette collection en collaboration avec le studio Minuit. Ces pièces sont le fruit de beaux moments d’échange et de questionnement et j’espère qu’elles vous plairont !
